Cette quatrième étape de notre démarche de carême propose un témoignage et un texte à méditer.

Témoignage - par le Père Benoît Gschwind, assomptionniste, rédacteur en chef de Prions en Église

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Méditation par le Père Guy Sionneau

Sur la Montagne du bonheur,
Jésus dit :

Heureux les affamés et assoiffés de justice...

La justice est un cri. Il jaillit de la bouche des prophètes d’hier comme un torrent intarissable : « Ils ont vendu les pauvres pour une paire de sandales », « ils changent le droit en poison et traînent la justice à terre » (Amos 2,6 ; 5,7). Il jaillit aussi de la bouche des prophètes d’aujourd’hui : « Un seul droit est négligé, tous les autres sont compromis et là où des hommes sont condamnés à vivre dans la misère, les droits de l’homme sont violés. S’unir pour les faire respecter est un devoir sacré » disait Joseph Wresinski. Mais il jaillit surtout de la bouche de Jésus sur la Croix dans son « j’ai soif », gémissement du supplicié aux lèvres desséchées certes, mais aussi parole du Fils arrivé au terme de sa mission et qui crie son ardent désir de voir le feu de la justice et de l’amour embraser la terre entière (Lc 12,49-50).

Pourquoi une telle urgence ?... Celui qui meurt sur la Croix, c’est le Juste qui n’a cessé de prendre le parti des petits, de se compromettre avec les pécheurs et les exclus et qui nous a laissé une véritable feuille de route de disciple en passant par le visage de l’autre : « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits, qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait ! » (Mt 25,40). Une justice au quotidien pour donner à manger à celui qui a faim, un toit à celui qui est sans abri, un accueil dans la dignité à l’immigré. Celui qui meurt sur la Croix c’est le Juste qui révèle la sainteté de Dieu par sa justice (Is 5,16), en accomplissant la Volonté de son Père et en allant jusqu’au bout de l’amour de ses frères.

La Béatitude de la Justice nous interpelle directement sur notre soif de Dieu et d’un Dieu Juste et Saint. Mais elle interroge aussitôt la qualité de notre relation à autrui, de nos solidarités. Comment aimer sans s’élever contre tout ce qui peut piétiner la dignité de l’homme, aujourd’hui ?... Comment aimer sans pratiquer la justice, sans faire respecter le droit, à la santé pour tous, au logement, à la culture ?... Être assoiffé de Dieu et assoiffé de sa justice pour ce monde, c’est l’enjeu de cette Béatitude.

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