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Cinquième mercredi de carême (24/03/2010)

Cinquième mercredi de carême (24/03/2010)

Cette cinquième et dernière étape de notre démarche de carême propose un témoignage et un texte à méditer.

Témoignage - par le Père Michel Santier, évêque de Créteil

Visible avec QuickTime téléchargeable ici

Méditation par le Père Guy Sionneau

Sur la Montagne du bonheur, Jésus dit :

Heureux ceux qui sont artisans de paix

Le pacifiste tente de rayonner la paix, le pacificateur impose la paix, et l’artisan de paix que fait-il ?...Il construit la Paix. Mais comment ?...Si cette Béatitude jaillit du cœur de Jésus, nous ne pouvons qu’accueillir la paix qu’il nous donne : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix »(Jn 14,27). Notre Dieu est une Dieu de paix, une paix qui apporte le bonheur. Elle n’est pas d’abord une absence de danger mais un bien-être personnel et collectif où chacun s’efforce de vivre harmonieusement avec son frère. Elle se construit d’abord « au-dedans » de soi, pour se vivre « au-dehors » dans les multiples relations familiales, fraternelles, sociales. D’ailleurs, comment construire la paix sans être soi-même en paix ?... Comment construire un monde fraternel sans égalité de bonheur avec les autres ? (Mt 7,12)...

La paix est un visage de l’amour qui se dessine jour après jour au gré des rencontres, au fil des dialogues, au cœur des événements dans la justice et le respect des droits. La paix pourrait-elle se construire sans justice ?... pourrait-elle se contenter des faux-semblants, des non-dits et des excuses ?...

La paix est exigence de vérité, d’entente, sur des principes fondamentaux tels que le droit à la vie, à une terre, à la culture, à la santé, le droit de tout être humain à la dignité. L’artisan de paix marche à la suite de celui qui est allé jusqu’à la Croix où il a détruit les murs de la haine pour réconcilier les juifs et les païens en un seul peuple… « Il a tué la haine » (Eph 2, 15-17). L’artisan de paix est engagé dans ce long travail de réconciliation auprès des plus proches comme des plus lointains.

La paix se construit maintenant au milieu des conflits et des affrontements avant de se déployer dans l’éternité « où le loup habitera avec l’agneau » (Is 65,25), « où Justice et Paix s’embrasseront » (Ps 84,11.)

La paix se vit au présent. Elle est un don, un don de l’Esprit du Seigneur Mort et Ressuscité qui se demande dans la prière, un don joyeux qui se transmet pour rendre les autres heureux, un don de liberté intérieure pour dénouer et faire tomber les murs qui séparent les hommes et les peuples. Seigneur, « fais de nous des ouvriers de paix, des bâtisseurs d’amour ».

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